Dans la Cyberpresse du 22 septembre, un article (Cancers de la peau: publicités chocs contre les salons de bronzage) a attiré mon attention parce qu’il vient toucher une corde qui m’est très sensible et qui m’interpelle sur le plan professionnel. Je vous y réfère pour que vous puissiez y visionner la vidéo de la Société canadienne du cancer. Ce vidéo fait partie d’une campagne-choc contre les salons de bronzage.
À la lecture de cet article, je me suis immédiatement réjoui du fait que finalement un organisme aussi respecté que la Société canadienne du cancer ose dire tout haut ce que les professionnels de la santé pensent depuis longtemps et qu’il était temps de lancer un avertissement sérieux à la population.
Donc, toutes mes félicitations pour cette campagne qui devrait enfin sensibiliser les gens aux dangers réels du bronzage artificiel!
Tous les jours, je vois en consultation des patient(e)s dont la peau a été irrémédiablement endommagée par le soleil. La liste des effets négatifs est longue : lésions suspectes, précancéreuses ou carrément cancéreuses, flétrissement et ternissement de la peau, taches pigmentaires, rougeur diffuse, rides et ridules, pores dilatés, relâchement cutané, et j’en passe. Au questionnaire, les mêmes constatations reviennent de fois en fois: abus de bronzage pendant la jeunesse, quelques bons coups de soleil pour assaisonner le tout, usage immodéré des cabines de bronzage, protection inadéquate, manque d’information sur les écrans solaires qui sont souvent mal appliqués, et, encore là, j’en passe!
Les bras me tombent quand je questionne ces patient(e)s dont l’insouciance est dangereuse et dont les commentaires me laissent pantois. ‘’Docteur, on a l’air plus en santé quand on est bronzé’’ ou ‘’ C’est pour ne pas manquer de vitamine D’’ ou encore ‘’En vacances, je commence avec un SPF 30 et je finis avec de l’huile bronzante’’. De quoi s’arracher les cheveux ! Comment peut-on vraiment croire à ces balivernes, alors que depuis des années on nous rabat les oreilles avec les dangers du soleil? Il faut croire que quelque part le message ne passe pas ou qu’il n’est pas assez percutant pour que les gens y réfléchissent sérieusement.
Malgré tout, il y a de l’espoir! Je vois, en effet, beaucoup de jeunes à ma clinique. Ils me consultent pour toutes sortes de raison, mais au questionnaire je leur demande toujours de quelle façon ils se protègent du soleil. Heureusement que pour beaucoup d’entre eux la réponse est claire : ‘’Je ne m’expose pas au soleil, c’est trop dangereux, et je mets toujours une crème protectrice si j’ai à m’exposer’’. Je tire un grand soupir de soulagement en me disant que quelqu’un a au moins compris le message et je les félicite chaudement!
Les cancers de peau, tous confondus, sont en hausse vertigineuse au pays et les salons de bronzage en sont en grande partie responsables, malgré les dénégations outrées des représentants de cette industrie qui, avouons-le, est très lucrative. Malheureusement, impératifs financiers et protection de la santé ne font souvent pas bon ménage!
C’est pourquoi j’accueille avec soulagement cette initiative de la Société canadienne du cancer et j’espère qu’elle saura atteindre son but. Si ça ne tenait qu’à moi, j’irais jusqu’à interdire carrément les salons de bronzage qui sont un danger public. Je sais que c’est une position extrême et qu’on va surement me reprocher de ne pas laisser aux gens le choix de décider par eux-mêmes de leur sort, mais enfin… permettez-moi de continuer à rêver! Souvent les rêves deviennent réalité!
Pour de plus amples informations sur la campagne en cours par la Société canadienne du cancer et sur les dangers des salons de bronzage, veuillez consulter leur site: Dévoile la face cachée des salons de bronzage