La médecine esthétique en synergie avec la chirurgie esthétique!

On confond souvent médecine esthétique et chirurgie esthétique. Pourtant, les deux pratiques sont très différentes, la chirurgie étant par définition plus invasive, par l’utilisation de techniques et méthodes comportant bistouri, anesthésie, temps de récupération prolongé et cicatrices. De l’autre côté, la médecine esthétique y va d’une approche plus en douceur qui comporte beaucoup moins d’inconvénients et qui fait appel à des interventions moins invasives, telles que les injections de Botox® ou de produits de comblement, les lasers de rajeunissement cutané ou encore les technologies de raffermissement.

Le dilemme qui se pose est de savoir laquelle des deux approches convient à un patient qui se présente en consultation, puisqu’il existe plusieurs réponses possibles à son problème, selon la voie que l’on privilégie.

Prenons le cas d’une patiente de 40 ans qui se plaint d’un début de relâchement de la peau du visage. À l’examen, il est difficile de visualiser ce manque de tonus puisque les formes du visage ne sont pas encore alourdies, qu’il n’y a pas de rides apparentes et que l’état général de la peau est bon. Par contre, la patiente ressent un changement et voudrait ralentir le processus de vieillissement. Il va de soi que, dans ce cas-ci, une approche modérée est de mise et que je suggèrerais des techniques non invasives de raffermissement cutané à base de radiofréquences, comme le Venus Freeze, et un protocole de soins quotidiens avec des produits cosméceutiques qui stimuleront la formation de collagène.

Cette même patiente qui n’aurait pas suivi mes recommandations et qui reviendrait me voir 10 ans plus tard, montrerait sans doute des signes beaucoup plus évidents de relâchement cutané, avec bajoues plus prononcées, cou flétri, rides plus profondes. Ce serait alors le moment de lui suggérer une approche plus agressive, correctrice plutôt que préventive, et procéder à un lifting inférieur du visage et du cou, par exemple.

Même patiente, mais solutions diamétralement opposées!

Il existe, par contre, des zones grises où il est plus difficile de savoir quelle serait la meilleure alternative. L’exemple classique serait celui d’une patiente qui aurait besoin d’un lifting, mais qui, pour toutes sortes de raisons, n’en veut pas. Le seul choix qui lui reste est alors l’approche plus en douceur, mais il faut bien comprendre qu’aucun traitement ou technique ne lui donnera les résultats qu’elle aurait pu obtenir avec une chirurgie.

Il y a aussi des situations où la chirurgie n’apportera aucune amélioration, comme dans le traitement des taches pigmentaires ou dans la correction des rides superficielles et des joues creuses.

On réalise alors que médecine et chirurgie esthétique se complètent et travaillent en synergie plutôt qu’en antagonisme, les limites de l’une étant souvent les atouts de l’autre. C’est donc le devoir du médecin en esthétique, qu’il soir chirurgien, dermatologue ou généraliste,  de dresser un portrait complet des possibilités de traitement, en définissant clairement les avantages et les limites de chaque option, de façon à ce que les patients puissent faire un choix éclairé et judicieux.